mardi 25 mars 2008

Roger Plin à la galerie Peinture Fraîche



C'est un bel artiste qui est présenté dans cette sympathique galerie de la rue de Bourgogne. Sculpteur, héritier de la fin du XIXe siècle, il crée une œuvre classique mais libre. Le corps de la femme, coulé dans le bronze, présente des formes généreuses et ondulantes tandis que d'autres sujets sont traités avec plus de rudesse. 

Outre les sculptures, on peut admirer de nombreux dessins dont de très belles vues de ports ou des portraits de musiciens. Le trait est rapide, sec et presque nerveux. Le crayon, qui semble n'avoir pas été levé, a parcouru librement la feuille dans une continuité qui donne parfois une illusion de mouvement. Cependant, les nus féminins sont souvent traités d'une toute autre manière : le dessin est plus classique et maîtrisé, le trait estompé gagne en douceur. Le passage des ombres aux lumières est velouté, les formes sont puissantes. Le corps féminin ainsi représenté n'est pas sans rappeler les femmes plantureuses d'un Maillol ou d'un Malfray.

C'est en effet à cette école - par ailleurs représentée par la galerie Malaquais - qu'appartient Roger Plin : admirateur des bustes de Marcel Gimond ou des dessins de Maillol, il est profondément attaché à la représentation figurative dans un XXe siècle où les courants dominants de l'art cherchent à s'en affranchir. Sans se borner à l'appliquer dans son travail, il se charge aussi de la diffusion de cet héritage classique en enseignant. Dans un petit fascicule de textes aimablement donné par la galerie, on peut se familiariser avec les réflexions théoriques de l'artiste…

'Par sa spontanéité, le dessin permet l'expression la plus sincère : par la simplicité austère de ses moyens, il échappe aux artifices des effets de matière, tout en permettant les nuances les plus rares. Parce qu'il ignore les facilités et les concessions, il donne à l'œuvre la puissance de la rigueur.'

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